BertO40 : Pierluigi, le couturier qui apprend tous les jours.

Avec ce post, nous continuons à fêter BertO40 en vous parlant, un à la fois, de ceux qui nous ont permis d’effectuer une entreprise héroïque: ceux qui nous ont donc amené à fêter 40 ans d’activité.

Nom: Pierluigi Pistore

Profession: Tapissier et couturier tailleur.

Signes particuliers: à part la couture, j’ai tout fait.

Années d’activité chez BertO: 33

Pierluigi, tapissier BertO

Le plus beau travail que tu ais fait? Il y a une dizaine d’années, nous devions réaliser un lit que je n’ai jamais plus vu faire. C’était un modèle identique au lit Nike, mais avec une tête très grande, et une forme avait été donnée à la mousse pour créer un effet matelassé et moelleux. Plutôt que d’être cousu, chaque morceau de tissu avait été plié et collé. Un travail fatiguant, je m’en rappelle encore. Mais à la fin elle était tellement grande et belle que je l’ai même photographiée.

Tu te rappelles de cette photo? Qu’est-ce que tu étais en train de faire? J’avais encore des cheveux (il rit). C’était vers 1995 je crois. J’étais encore tapissier. J’étais dans le laboratoire, j’étais en train de défaire un fauteuil antique pour un service di rénovation et restauration. En effet, après avoir enlevé le vieux tissu, le crin et la suspension, la structure a été entièrement restaurée.  Ce n’est pas moi qui l’ai fini, ça je m’en  rappelle. A l’époque je m’occupais du moderne et du déhoussable. Les années 90 étaient “les années déhoussables”.

Sartoria BertO - Pierluigi Pistore

Qu’est-ce que tu aimais du travail que tu faisais? Il y avait certainement une manière de travailler plus tranquille, car on faisait des choses complètement différentes. Travailler sur le “standard” signifiait presque toujours savoir dès le début ce qu’il fallait faire. A l’époque on travaillait plus rapidement. Par contre aujourd’hui, vous devez toujours essayer, faire, défaire. Avec les délais de coupe d’un canapé, avant j’en préparais 5 ou 6. Aujourd’hui je suis toujours avec le mètre dans la main.

Et qu’est-ce que tu aimes du travail que tu fais aujourd’hui? Le travail d’aujourd’hui continue de construire la personne et l’artisan: je ne fais jamais de travaux identiques. C’est une manière de travailler qui augmente constamment ma manualité. C’est comme si je commençais à travailler chaque jour en partant de zéro. Chaque travail est identique mais jamais pareil. Chaque pièce est unique.

Je dois toujours considérer et évaluer l’élasticité et la tenue de chaque fibre.

Par exemple, pour réaliser trois chaises identiques dans les  dimensions, mais une recouverte en cuir, une en microfibre, et une en lin, je ne peux pas utiliser  le gabarit et couper les tissus de la même dimension. Le cuir sera de la même mesure que le gabarit, mais le lin répond différemment car il tend à céder plus que la microfibre, qui elle a plus de tenue. Le premier, je le couperai avec quelques millimètres en moins, alors que le deuxième je le laisserai plus abondant. C’est une question de millimètres ou de quelques centimètres. Grâce à cela, on comprend la qualité d’un produit.

Pierluigi Pistore

Quel revêtement préfères-tu travailler ? Je préfère les tissus. La collection Loir (lin et coton à  trame fine) et la Bowern (coton, lin viscose à grosse trame) plaisent beaucoup en ce moment, et je le comprends car je les aime moi aussi.

Dans le secteur coupe, outre aux tissus, il y a tous les gabarits que l’histoire de la tapisserie BertO a produits.

Les gabarits. Un rapport de haine et d’amour. Aujourd’hui je les choisies les yeux fermés, et je sais déjà à quel canapé ils se réfèrent. Mais au début, je devenais fou. Chaque canapé en a mille.

Quel est ton modèle préféré?

Le canapé Condor. Quand je suis arrivé il y a 33 ans, il était déjà en production. Il est plus vieux que moi, pourtant c’est un canapé merveilleux.

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